[CLIP DU JOUR] ISAAM - Caviar
CAVIAR
a à voir avec le temps qui passe et la distance qui nous sépare des belles choses de l’enfance. Quand on est enfant, tout nous paraît comme du caviar - tout est délicieux, merveilleux et super, mais avec le temps, tout se gâche un peu. Je veux que les gens qui écoutent ce morceau ressentent cette émotion.
Dans le paysage de la trap marocaine, Issam fait office d'original. Il refuse l'évidence et essaye de donner une touche arty à chacun de ses morceaux et de ses clips (qu'il réalise pour la plupart) comme son idole Young Thug. Enfant d'internet, il n'a aucune barrière et s'autorise à peu près tout. Issam est un pur produit de Derb Sultan, un quartier populaire de Casablanca. Comme beaucoup d'autres jeunes de sa génération, il nourrit l'espoir de trouver de nouvelles opportunités en Europe.
CAVIAR
Le thème principal du clip de Caviar est l'absence. Un thème cher à la légende du raï Cheb Hasni, dont on retrouve un sample dans l'instrumental (produit par King Doudou). Le plus surprenant dans Caviar est probablement le point de vue inversé utilisé par Issam dans son texte. Il y parle comme s'il avait déjà traversé la Méditerranée et évoque une nouvelle vie fantasmée, faite de plaisirs modestes : être autonome, être amoureux, avoir un passeport, avoir un écran plasma.
“Notre ambition est d’offrir aux artistes marocains et arabes une plateforme leur permettant de transmettre directement leurs idées et leurs œuvres à un public international sans médiation forcée.” M. Sqalli
Naar est la plateforme portée par Mohamed Sqalli , Ilyes Griyeb et Natasha Lecsei, créée en février dernier et qui tente de soutenir les artistes marocains et arabes en portant leur voix sur la scène internationale. Le premier extrait du projet, Money Call, totalise plus de 3,6 millions de vues sur Youtube.
Le manifeste Naar :
Selon l'opinion populaire, nous vivons dans une société postculturelle. Là où les frontières mentales et géographiques sont obsolètes. Où les artistes de tous les pays peuvent travailler dans le monde entier. Où toutes les cultures s'influencent mutuellement.
Sauf que nous ne vivons pas vraiment dans une société postculturelle. Selon leur pays d’origine, les artistes n’ont pas les mêmes possibilités. La concurrence est inégale et les artistes ne se disputent pas sur un pied d’égalité. Par conséquent, toutes les cultures ne parviennent pas à influencer le monde au même niveau.
NAAR soutient les artistes sur le plan international et vise à compenser les résultats de ce jeu dissymétrique. Parce que nous croyons que toutes les cultures sont égales, dans un monde qui ne l'est pas et que tous les artistes devraient pouvoir raconter eux-mêmes leur histoire.
NAAR est un collectif indépendant qui cherche à faire du postculturalisme. Pour de vrai.