[REMIX DU JOUR] Sarah Maison x Bazoga
Nous avions découvert Sarah Maison à l’occasion du Hasni Day en Septembre 2016. Aujourd’hui, pour célébrer les quelques mois de la sortie de son premier EP, elle a invité des artistes qu’elle estime à se prêter au jeu du remix. Bazoga, le duo formé par Salim et Tayeb Bayri, frères bidaouis qui font de la musique depuis lghorba, signe un remix accompagné d'une vidéo réalisée par Hedi Bensalem.
SARAH MAISON
L’histoire de Sarah Maison débute dans le sud de la France à la fin des années quatre-vingt. Pensionnaire durant sept années des Beaux-Arts de Nice, Sarah envisage très tôt une carrière d’artiste, confronte concret et abstrait, investigue sur les modes d’expression instinctifs, avant de trouver sa voie : la musique. Une fois montée à Paris, Sarah délaisse le minimalisme acoustique et solitaire des débuts au profit d’une recherche d’arrangements plus luxuriants pour ses compositions. La première matérialisation sera « Western Arabisant », véritable pavé dans la mare, en forme de gentille revanche sur la vie, tube instantané inclus à la playlist de France Inter comme soutenu par la Souterraine sur la compilation « Semi-Vol.2 » en mars 2016. Entrer dans l’univers singulier de Sarah Maison s’apparente à franchir le seuil de son domicile. Pas femme à se faire enfermer dans un style, largement influencée par ses origines métissées (mère berbère et père cantalien), Sarah dresse son autoportrait, brouille les pistes, mêle tradition folklorique et rythmes dansants sur lesquels elle appose des textes non dénués d’humour. La décoration intérieure s’avère donc unique, généreuse et riche, entre couleurs vives, tissus chamarrés et formes omniprésentes. Le regard joue aussi un rôle majeur ; au même titre que l’évocation des corps, de ceux que décrivait Camus dans « Noces – L’été à Alger ». Le reste de l’année 2016 sera dévolu à la défense et au rodage des titres en live. Seule en scène, épaulée tour à tour par une guitare ou des claviers, Sarah se dévoile, jouant de sa présence aussi magnétique que mystique : grandeur et ampleur des gestes, langage des mains déployées autour d’elle tel un vecteur de communication parallèle. Un axe, une direction sont tracés comme pour apaiser son public, matérialisant ainsi divinement le côté tactile de sa musique. Il faudra attendre le printemps suivant (et la personne idoine : Hedi Bensalem, son complice de longue date) pour achever son premier cycle artistique avec ce premier EP éponyme. L’enregistrement est réalisé lors de plusieurs séances de travail à quatre mains dans le sud, sonnant comme un retour aux sources. Les six chansons étant déjà là, restait désormais à leur donner de la profondeur en réveillant les rythmes, en les ornementant, tout en mêlant les textures sonores.
*Luc Chambonnière