La 4ème édition de Sbagha Bagha : Splash de fin

Comme prévu, les artistes invités ont pu finir dans le temps imparti des fresques murales géantes qui viennent rajouter une touche de couleur supplémentaire à la ville blanche. Chacun, dans son univers artistique, a pu offrir aux habitants du quartier où il a opéré et aux casablancais en général, des oeuvres mémorables.

Nano 4814, l’artiste espagnol a laissé à Sidi Moumen, une oeuvre multidimensionnelle qui offre plusieurs interprétations et plusieurs lectures comme tout son univers artistique. Le regard des passants retiendra avant tout des fils barbelés déchiquetés avant de se perdre dans l’univers onirique de l’artiste.

Cix Mugre, l’artiste Mexicain a érigé sur un mur géant un Totem aux détails infinis et à l’imagerie latine puissante qui a cependant l’extrême courtoisie de se fondre dans le décor comme si elle était destinée au quartier de Roches Noires depuis la nuit des temps. Fouad Abid, l’artiste Franco-marocain a, quant à lui, laissé son empreinte futuriste et un peu glitch en mettant à l’honneur un visage de femme orné de bijoux berbères démultiplié à l’envie… suscitant de par sa finesse et ses couleurs flash l’admiration des passants.

L’un des événements phare de cette édition de Sbagha Bagha était la “Rencontre improbable”, une vision décalée et originale du street art. Le projet Graffiti Recettes qui en constituait la première expérience s’est déroulé au quartier de l’ancienne Médina de Casablanca et a permis à l’artiste Marina Monsonís de faire ses recherches anthropologiques sur les poissons de la région de Casablanca, les recettes, les ustensiles et les méthodes de pêche locales en impliquant pêcheurs, femmes et enfants du quartier. Enfants, qui ont le plus profité de cette expérience à travers des ateliers didactiques et extrêmement enrichissants pour tous les participants. Sbagha Bagha est fier de préciser que cette étape de recettes graffiti à Casablanca fera partie d’un ensemble de projets qui sera consigné dans un livre à paraitre en 2018.

Le collectif belge CNN199 était sur plusieurs fronts pendant cette édition, nous retiendrons de leur passage, une carte blanche réalisée au Centre Culturel les étoiles de Sidi Moumen qui a combiné les talents de chacun d’eux, la maîtrise du bestiaire par l’artiste Miss Veneno, l’art de la calligraphie porté aux nues par Dema ou encore le trait fin et caractérisé de HMI. Cette carte blanche a permis en plus de la création d’un beau mur, de faire un bel échange avec les jeunes du Centre les 14 et 15 octobre. Ce même collectif, dans une autre composition, a dispensé les 16, 17 et 18 octobre une masterclass au profit des étudiants de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca. Une masterclass, dispensée en plusieurs étapes qui a démarré par de la théorie avant de déboucher sur la création d’un mur très rock’n’roll.

LatestRime EL KHALIDY