Mashrou’ Leila en concert : entre le lyrisme arabe et la fougue du rock occidental
Beyrouth des années 70, rue Al Hamra.
Les grésillements d’un vieux poste radio et les premières notes d’une pop colorée annoncent “El Hal Romancy”, chanson éponyme du second album de Mashrou’ Leila. À la 48 ème seconde, les tribulations d’un violon qui semble porter en lui la mélancolie d’une folk d’inspiration arménienne, bouleversent cet état premier et font basculer la chanson dans les doléances infinies du Beyrouth d’aujourd’hui.
La voix de Hamed Sinno, tantôt apaisée, tantôt tourmentée, flotte sur les notes, déchire les silences, et redéfinit la soul arabe des Abdel Wahab et Abdel Halim, dans la moindre fêlure et le moindre soupir.
Le groupe libanais explore un nouveau genre, comme si le lyrisme arabe et la fougue du rock occidental trouvaient leur salut dans un seul et même style de musique. Une réconciliation heureuse et pleine de sens !
On retiendra aussi “Shim EL Yasmine” qui est sans doute la chanson la plus grave du premier album, et qui chante un amour impossible, douloureux et salvateur à la fois. “Al Hajez” avec l’intrusion de “Batwannis Bik” de Warda et “Fasateen” qui aborde ironiquement la question du mariage.
La pop arabe a de grands jours devant elle !